Finaliste de la dernière édition, le Norvégien a de nouveau rejoint le dernier carré de Roland-Garros, mercredi.

France Télévisions - Rédaction Sport

Entre Scandinaves, la lutte aura été âpre pour refermer les quarts de finale masculins de Roland-Garros, mercredi 7 juin. Moins qu'à l'époque des Vikings, fort heureusement, mais tout de même acharnée entre le Norvégien Casper Ruud, et le jeune loup danois Holger Rune, finalement dompté (6-1, 6-2, 3-6, 6-3). Pendant 2h44, ce combat intense a opposé deux hommes qui ne s'apprécient pas - ils ne l'avaient déjà pas caché l'an passé sur le même champ de bataille - au même stade de la compétition.

Un an plus tard, pour ces retrouvailles glaciales entre Nordiques, c'est bien Casper Ruud qui s'est de nouveau imposé sur la terre battue de la porte d'Auteuil, et qui rejoint les demi-finales.

Quand le public du Chatrier scande votre nom contre vents et marées, ce n'est pas forcément une bonne chose. Souvent, c'est parce qu'il se range du côté de l'outsider, du malmené. Ce qui a encore été le cas ce mercredi soir, alors qu'Holger Rune était un genou à terre après deux sets, complètement surpassé par Casper Ruud. Le Norvégien venait en effet de conclure le deuxième set en à peine plus d'une heure (6-1, 6-2), et le public, plus que par amour pour le Danois, s'inquiétait surtout d'assister à une nouvelle rencontre expéditive. "On n'a pas payé pour ça", lançait même un spectateur, plus franc que les autres.

Ce qui a fait la différence, c'est que ce soutien de circonstance, Holger Rune a réussi à le transformer en force. En célébrant ostensiblement chaque point récolté, le Danois s'est mis le public dans la poche, et l'énergie de la foule lui a redonné vie. Métamorphosé, il est ainsi allé chercher le troisième set (6-3), en prenant enfin le jeu à son compte. Séduits par le côté showman du Danois, les spectateurs se sont pris au jeu. Mais la force de Rune est aussi sa faiblesse, ce dernier cherchant un peu trop à briller parfois. Face à Ruud, il a ainsi trop souvent cherché le coup parfait, plutôt que le coup gagnant, ce qui explique une grande partie de ses fautes directes (18 dans le seul premier set). Un péché de jeunesse, sans doute.

Lorsque le Chatrier s'est assagi, une fois le quatrième set entamé, la maladresse et l'imprécision de Rune sont revenus en force. Comme si son niveau du soir était conditionné par celui des décibels en tribunes. De l'autre côté du filet, Casper Ruud n'a lui jamais dévié de sa ligne de conduite. Certes, le Norvégien est moins flamboyant, mais il a été plus efficace, plus fiable et plus intelligent. D'ailleurs, les échanges les plus longs de la soirée ont souvent basculé en sa faveur. Même quand le vent a tourné, Ruud est resté calme, stoïque, dans son match, à l'inverse de Rune parti réprimander l'arbitre sur un break bêtement concédé dans le quatrième set.

Comme l'an passé, c'est donc le Norvégien qui a vaincu le Danois, aux portes du dernier carré, malgré l'avantage psychologique pris il y a quelques semaines par Rune en demi-finales du tournoi de Rome. Pour retrouver la finale de Roland-Garros, un an après sa défaite contre Rafael Nadal, Casper Ruud devra cette fois se défaire du revenant Alexander Zverev.